Rapport ANSES : la race ne suffit pas pour prédire et prévenir le risque de morsure
Publié le 8 février 2021, l'avis et rapport scientifique de 230 pages sur le risque de morsure de chien est implacable: stigmatiser les chiens dit de catégorie 1 ou 2 par leur appartenance à une race n'est pas justifié. ("la revue de la littérature et les analyses des données fournies par les évaluations comportementales réalisées en France ne permettent pas d’identifier les chiens appartenant aux deux catégories, telles que définies par l’arrêté du 27 avril 1999, comme étant plus agressifs que les individus n’appartenant pas à ces catégories").
Au delà de cette constatation, le rapport a étudié les différents facteurs qui jouent sur le risque de morsure, en voici quelques extraits:
Le bien-être et la santé du chien : L’atteinte au bien-être et les frustrations peuvent conduire à de l’agressivité. En effet, les conditions de vie de l’animal adulte jouent un rôle essentiel sur la manière dont il perçoit son environnement, et doivent permettre, autant que possible, que l’animal puisse satisfaire ses besoins et ses attentes.
Relations humains chiens: La relation humain-animal se façonne au cours du temps, l’animal se construisant une représentation de l’humain plus ou moins positive ou négative, au fil des interactions. Les personnes interagissant avec l’animal, en réduisant les interventions agressives et en interprétant correctement les signaux émis par le chien, contribuent à la construction de relations avec les humains dont le bilan est, in fine, positif.
Type d’éducation reçue par le chien: Les techniques d’éducation sont également un facteur modulant la probabilité d’agression : l’utilisation du renforcement négatif et des punitions durant l’éducation du chien augmente les risques d’agression, contrairement à l’utilisation du renforcement positif.
Les conditions de développement: la période de socialisation (de trois semaines à trois mois) étant une phase importante chez le chien pour acquérir les comportements appropriés pour vivre aux côtés des humains avec des risques limités de morsure [...] un sevrage précoce est associé à des problèmes comportementaux à l’âge adulte..
Lieux d'exposition: l’espace privé est le lieu où sont décrites la majorité des morsures d’enfants en bas âge et d’adultes propriétaires des chiens impliqués. L’espace public est le lieu où sont décrites la majorité des morsures des personnes non familières du chien mordeur
Communication: La difficulté pour l’humain de reconnaître des signaux émis par le chien et l’émission par l’humain de signaux inappropriés sont deux facteurs d’exposition identifiés et potentiellement associés {...] L’empathie, les attitudes positives avec l’animal, ressortent comme favorisant de meilleures compétences dans cette reconnaissance. Les enfants paraissent être plus exposés au risque de morsure, du fait de leurs difficultés à analyser les signaux et de leurs comportements parfois plus brusques.
Chiens de travail: L’agression est une composante du répertoire comportemental des chiens, encouragée chez les chiens de travail qui assurent la garde ou la défense de biens, de personnes et/ou d’autres animaux. L’agressivité canine n’est pas sans risque d’accidents de morsure pour des individus non désignés comme cibles, professionnels ou non. Ces risques résultent de caractéristiques des dispositifs de dressage des animaux [...] La connaissance et l’emploi de méthodes positives, la sélection d’animaux correctement familiarisés à l’humain et moins peureux peut diminuer ces risques.
Source du Rapport complet: https://www.anses.fr/fr/system/files/SABA2015SA0158Ra.pdf
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